Parcours & combats 2e DB – NORMANDIE GRAND-OUEST 1944



 

8 AOÛT 44. 

Après avoir achevé ses opérations de débarquements sur les plages de Saint-Martin-de-Varreville (Utah-Beach) le 1er août précédent, puis regroupée dans la région de la Haye-du-Puits, la Division est lâchée, plein large, sur les routes de France.

D’Avranches vers Le Mans, ses quatre mille véhicules, en deux colonnes, vont y faire d’une seule traite 2oo kilomètres.


Leur itinéraire n’est pas la ligne directe : ils marchent d’abord plein sud, plus loin que Rennes, puis, débordant Laval, où l’ennemi tient encore, ils vont s’infléchir vers l’est, vers la Sarthe.


Où se regrouperont-ils, ils ne le savent pas au départ.
La 79e Division d’infanterie américaine et la 5e Division blindée américaine, parties en avant, doivent faire demain sur la rivière une tête de pont : de là nous devrons aussitôt repartir avec elles vers le nord, à la rencontre des Anglais qui vont attaquer Falaise.

Plus de détails et des ordres plus précis, c’est en route que nous les recevrons.
Entre les Allemands qui refluent vers la Bretagne et vers Nantes et ceux qui se reforment hâtivement pour, à partir de Mortain, constituer à tout prix un flanc sud à leur 7e Armée, toujours durement accrochée en Normandie, les routes s’ouvrent en éventail, miraculeusement libres.

C’est sur ces routes découvertes dans la nuit tranche par tranche, petites tranches limitées par l’éclairage veilleuse et la poussière, sur lesquelles le chauffeur s’use les yeux, que nous nous sommes retrouvés d’emblée, libres, chez nous.

 

 

 Parcours et Combats de la 2e D.B. en Normandie Grand-Ouest selon les Communes attachées à la Voie & leurs Environs
( Repères kilométriques approximatifs )

-1944-
  • 1944
      - Avril

    1944 - Avril --> Juillet - 27 – Embarquements

    Km= - 2464 Du MAROC vers l'ANGLETERRE L’embarquement, véritable tour de force alors que la division n’a été alertée que le 6 avril au matin, se déroule parfaitement. Le convoi prend la mer pour Swansea au pays de Galles, où il arrivera le 22 avril. Ce premier mouvement marque le début d’une phase de transfert qui va durer jusqu’au 30 mai. Lire...

  • 1944
      - Juillet

    1944 - Juillet - ANGLETERRE

    Km= - 240 Depuis la mi-juillet 1944, nous sommes sur le point de départ. Les équipages sont fin prêts et piaffent d'impatience. Fin juillet, l'ordre du départ est donné. Nous allons rejoindre par la route notre port d'embarquement, soit cinq cents kilomètres en deux étapes. L'Angleterre ressemble à une fourmilière et il faut une sévère organisation pour discipliner les unités, respecter les horaires pour qu'il n'y ait ni bouchons, ni accidents... Lire...

  • 1er
    UTAH-BEACH aout 1944

    1er aout 1944 - 50 – SAINT-MARTIN-de-VARREVILLE

    Km= 0 La traversée de la Manche s'était effectuée sans incident. Maintenant l'immense convoi était à l'ancre. La soirée était douce. Dans le ciel, les ballons de barrage se balançaient. Quelque part très haut dans les nuages, des avions allemands volaient, invisibles, détectés seulement par la D.C.A. Une heure s'écoula, puis les bateaux de débarquement s'avancèrent vers la côte, où ils devaient attendre le reflux de la marée qui les laisserait à sec sur la plage. Les heures de la nuit passèrent. Peu à peu, sans hâte, les longues lignes blanches des ondes se retirèrent, découvrant les prairies stériles et humides de sable. La lune descendit sur la Normandie et la brume commença à voiler les dunes. Enfin les fonds plats des lourds bateaux touchèrent terre. On entendit un bruit de chaînes et les hauts vantaux s'ouvrirent. Les moteurs des chars se mirent à gronder et les chenilles grincèrent. Tout le long de la plage vide, les monstres d'acier commencèrent à descendre les rampes en frémissant et à cahoter sur le sable. C'était le 1er août 1944. Il était 3 heures du matin. Au loin à l'intérieur des terres, un obus à étoile éclata et illumina le ciel. Une division entière française ,la première à débarquer sur le sol français depuis le terrible été de 1940, était de retour. Lire...

  • 02
      08/1944

    02/08/1944 - 50 – SAINT-SAUVEUR Le VICOMTE

    Km= 14 A partir des plages d'Utah-Beach, le G.T. Langlade (Groupement Tactique) se met en ordre de bataille au milieu des carcasses tordues des panzers et des cadavres américains et allemands pourrissants au soleil du mois d’août dans un paysage ravagé et, en tête de la Division, fait rapidement mouvement, en longues colonnes, par Sainte-Mère-Eglise dévastée, Pont l’Abbé, Saint Sauveur-le-Vicomte, la Haye-du- Puits, puis Vesly (Manche) pour y rester quelques jours en bivouac. (J.M.O. 12e R.C.A.) Lire...

  • 1-
    REGROUPEMENT 5 août

    1- 5 août 1944 - 50 – LA HAYE du PUITS

    Km= 45 Au fur et à mesure de leurs débarquements sur les plages de St-Martin-de-Varreville, et après avoir traversé une Normandie en ruine et parsemée de cadavres,les 12e R.C.A., 12e CUIR, R.B.F.M. et R.M.T. se regroupent dans la région de la Haye du Puits. .Lire...

  • P.C.
       

    P.C. - 50 – VESLY (Manche)

    Km= 43 du 1er aout au 6 aout 44 Le P.C. de la Division s'installe au Champ-Robert. "Réveillé à quatre heures du matin par l’arrivée de la caravane. Elle est aussitôt installée au milieu du verger et mise en état. Quelques éléments du P.C. débarquent dans la matinée. J’arrive à me laver, mais pas à me changer. Il fait beau.

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  • 3
      août 44

    3 août 44 - 50 – LESSAY (Manche)

    Km= 52 Stationnement - Opération Cobra La masse des divisions de la IIIème Armée U.S. ( général Patton) s'engouffre dans l'étroit couloir ouvert au sud d'Avranches La 2e D.B. est partie intégrante du XXème Corps d'Armée US (général Walker)  Lire...

  • 6
      août 44

    6 août 44 - 50 -AVRANCHES

    Km= 128 Dimanche 6 août 1944 Au réveil on reçoit l’ordre de marcher vers le sud jusqu’à Avranches. Dans l’après-midi nous marquons un temps d’arrêt au-dessus de la Sélune (côté nord). Puis on prend nos dispositions pour passer la nuit en carré dans l’herbage. L’ordre est donné de se camoufler soigneusement sous les arbres. Le bruit court que les Allemands ont déclenché une contre attaque de Mortain vers Avranches. Nous nous demandons un peu si les Américains ont pris assez de précautions. Ça serait tout de même bête d’être ramassé dans un piège au premier combat. Les renseignements officiels arrivent: il y a bien une contre attaque ! Lire...

  • 6
    Premiers morts août 44

    6 août 44 - 50 – SAINT-JAMES (Manche)

    Km=131 Le 6 août, après avoir été libérés quelques jours plus tôt par l'US Army, les habitants de SAINT-JAMES voient la 2e D.B. établir son campement à St Aubin de Terregatte, mais aussi autour du Château de Chassilly à St Senier de Beuvron, et dans les allées ombragées, protectrices, du Château de La Paluelle. Dans la nuit SAINT-JAMES subit un violent bombardement de la Luftwaffe faisant une vingtaine de victimes et de nombreux blessés. Lire...

  • 07
    Vers le sud 08/1944

    07/08/1944 - 35 – DOMALAIN (Ille-et-Vilaine)

    Km=233 Quittant Saint-James à l’aube, la Division fait mouvement vers le Sud. Objectif : Participer à l'anéantissement de la 7ème Armée allemande par un vaste mouvement de contournement. Leclerc part en éclaireur en compagnie de son état-major. Les premiers éléments arrivent à Domalain vers 8 h. La région est en effervescence. Lire...

  • 8
    Vers la Sarthe août 44

    8 août 44 - 53 – COSSÉ-LE-VIVIEN

    Km= 262 RMT Le 8 août à 16 heures parvient l’ordre de se porter à la Suze, à 25 km au sud-ouest du Mans. A 17 heures, le mouvement reprend par Saint-James, Antraîn, Saint-Aubin-du-Cormier, Vitré, Cuillé, Cossé-le-Vivien, où sont faits les pleins le 9 à 01 h 30 ; puis Château-Gontier, Grez-en-Bouère, Bouessay, arrêt à 11 h 30 sur la route de Sablé à Evron. Ce long déplacement de nuit, tous feux éteints, au milieu des convois américains, se passe sans incident, dans l’ordre : section de reconnaissance, état-major, 6e, Compagnie d’Accompagnement, 5e, Compagnie Hors-Rang, 7e. Les acclamations des populations qui ont reconnu des Français – – tous ces villages n’ont pas souffert de la guerre —, le beau temps, les nombreuses rasades, à jeun, de calva et de cidre, offertes par les civils à l’occasion des arrêts, contribuent à créer un enthousiasme débordant et une ambiance dont se souviendront les survivants. Lire...

  • 8
    En direction du Mans août 44

    8 août 44 - 53 – CHÂTEAU-GONTIER (Mayenne)

    Km=266 9 août : nous fonçons vers Le Mans. La nuit, nous recevons l’ordre de faire mouvement en direction générale du Mans. Mise en place à partir de 4 heures du matin. La colonne démarre à 6 h 30. Le 501 et la colonne du groupement Dîo ont été attaqués par l’aviation allemande, le premier à son bivouac, la seconde sur la route. II y a de la casse au 501.

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  •   9 août

    9 août 1944 - 72 – AUVERS-LE-HAMON

    Km=296 Mercredi 9 août. Départ vers 6 heures 30 (3/4 d'heure de retard dus au 501e). Ordre de marche: 9-10-CA-11-CHR. L'E.M. est en tête, le Lieutenant Duparc fait fonction d'orienteur. Nous som­ mes reçus avec enthousiasme dans toutes les agglomérations. Passage à Cossé le Vivien vers 17 heures - Château Gontier - Gennes sur Glaize - Banessay et bivouac aux environs de Auvers le Hamon (non loin de Sablé) à 19 heures 30. Les unités sont dispersées sur le terrain et les liaisons s'avèrent assez difficiles en raison du silence radio.

  • 9
    Mouvements août 1944

    9 août 1944 - 72 – SABLÉ-sur-SARTHE

    Km=296 LA 2e DB REJOINT LE XVe CORPS AU MANS Au cours de cette journée, la 5e DB a élargi sa tête de pont de la Trugalle qu’elle libère à 9 heures. Elle poursuit sa remontée vers le Nord, traverse Souligné-sous-Ballon, puis Ballon, plus à l’Est Savigné-l’Évéque, pour infléchir son mouvement vers Bonnétable. Le génie américain va pouvoir dans l’après-midi construire deux ponts Treadway sur la Sarthe, dont la largeur est d’une trentaine de mètres, à Saint-Pavace et à Neuville-sur-Sarthe, pour faire passer la 2e DB. Le général Haislip pousse son PC dans Le Mans et élabore son plan pour attaquer en direction d’Argentan. La 2e DB se met en place progressivement. Un par un les éléments du PC se rassemblent dans l’après-midi à La Chapelle-Saint-Aubin. Le PC avant s’installe dans la cure. Leclerc, après avoir quitté la modeste maison où il avait passé la nuit, quadrille le secteur et parvient en début d’après-midi à La Chapelle-Saint-Aubin.

  • 8
    N 157 - Vers Le MANS août 44

    8 août 44 - 53 – COSSÉ-en-CHAMPAGNE (Mayenne)

    Km=257 Située dans l'axe de progression du G.T. LANGLADE en direction du Mans, Cossé-en-Champagne voit la jonction de la 2e DB avec d'autres éléments de la IIIème Armée U.S. et avec les F.F.I. de la Mayenne, de la Sarthe et de l'Orne, commandés par le Col. De Raulin-Laboureur et les Cdts. Vilcourt et Trégouët. Lire...

  • 10
    G.T. DIO - s/G. Farret août 44

    10 août 44 - 72 – LA GUIERCHE

    Km=313 "Le matin du 10 août, Souillé et La Guierche étaient investis par les compagnies du régiment de marche du Tchad appartenant au groupement Dio. Les chars du 12e cuirs s'installaient alors en tête de la progression vers Saint- James, Montbizot et le Boulay. Un combat intense était livré à Maresché où les hommes de la 2e D.B. capturaient un bon nombre de prisonniers". Lire...

  • 10
    G.T. LANGLADE - S/G Massu août 44

    10 août 44 - 72 – MEZIERES-sur-PONTHOUIN (Sarthe)

    Km=277 “Jusqu’à 11 heures plus de 400 obus seront tirés sur nos troupes par les allemands, avant que les troupes du Commandant Massu ne tentent de prendre l’ennemi à revers. Ainsi l’équipage du “Navarre” se lance en direction de Bonnétable pour tenter de contourner l’embuscade allemande. Après une courte chevauchée, le “Navarre” est arrêté de plein fouet par un canon anti-char au lieu-dit “le Tertre de Grippe” en direction de Courcemont. Faisant de même sur la gauche, les chars “Entre deux Mers”, “Guyenne” et “Aquitaine” seront les cibles de la 9e Panzer. il faut noter aussi , la perte de personnel et du char “Labourd” et du half-track “Orion” lors du bombardement par l’aviation US. Nos troupes n’avaient pas encore en dotation de panneaux de balisage”.  Lire...

  • 10
    G.T. DIO août 44

    10 août 44 - 72 – SAINT-MARCEAU & JUILLÉ – (Sarthe)

    Km= 325 Subitement, en contrebas du pré où nous sommes, nous débouchons sur une route goudronnée. Personne aux alentours. Nous poussons un soupir de soulagement. Le lieutenant fait tourner la tourelle du 75 vers l’arrière, persuadé que l’ennemi est par là. J’aborde un virage au carrefour des Sablons, près de Mézières. Soudain, un très gros choc ébranle mon char, une grande flamme jaillit à l’intérieur, mon copilote est décapité. Nous sommes touchés. J’essaye de passer une vitesse pour me mettre à couvert dans la forêt toute proche à ma gauche… Impossible ! Ma boîte de vitesses a sauté sous l’impact.

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  • 11
    G.T. DIO s\G Farret août 44

    11 août 44 - 72 – SAINT-GERMAIN-sur-SARTHE (N 138)

    Km= 328 LA HUTTE - FYÉ Reliant Le Mans à Alençon, le Sous-groupement Farret, renforcé du 2ème escadron du 12e Cuirs, passe la Hutte en direction de Fyé (Sarthe). Mais un canon antichars de la 9ème Panzer-Division détruit les Sherman «Brest», «Chartres», «Compiègne», «Paimpol» et «Reims» et le Half-Track «Bretagne». Une moto et une automitrailleuse qui les précèdent sont également atteintes. Lire...

  • 11
    Groupement Tactique Dio (GTD) août 44

    11 août 44 - 72 – COULOMBIERS

    Km=342 Le sous-groupement Noiret est constitué de deux escadrons de chars moyens du 12e Régiment de Cuirassiers (12e Cuir), de deux compagnies du 1er bataillon du Régiment de Marche du Tchad (I/RMT), d’un escadron du Régiment de Marche des Spahis Marocains (RMSM) soutenus et appuyés par des éléments d’artillerie et du génie. Le 10 août, en début de soirée, une patrouille est envoyée pour s’assurer des ponts sur la Bienne. A proximité de la ferme de Bonnivent, elle détruit 2 blindés ennemis. Le lendemain, l’avant-garde du sous-groupement, constituée d’un peloton du Régiment de Marche de Spahis Marocains (RMSM) quitte Le Coudray en direction du nord. Elle pénètre vers 8h30 dans le bourg de Coulombiers à l’angle de la maison GREMEISSEN avant de poursuivre en direction des Grouas. Les chars du 4e escadron du 12e Cuir suivent peu après. Vers 9h00, les renseignements reçus signalent des combats sur l’axe emprunté par le sous-groupement Faret autour de La Hutte (à l’ouest) et de Sainte-Catherine emprunté par le sous-groupement Massu (à l’est), les chars reçoivent l’ordre de s’installer d’urgence sur l’actuelle D-310 à hauteur du carrefour du « Chenil » Lire...

  • Sous-groupement Minjonnet 11 août

    11 août 44 - 72 – LOUVIGNY

    Km= 299 Les Allemands accrochent les Français à Louvigny Quand l’avant-garde du sous-groupement Minjonnet atteint la N 805 (D310 actuelle) au sud de Louvigny le vendredi 11 août 1944, ils sont stoppés par plusieurs antichars allemands. Les canons automoteurs français de 105 déclenchent un feu violent sur le secteur de Louvigny. Les fantassins de la 7e compagnie du RMT lancent l’attaque, ils atteignent le château de Louvigny abandonné par les Allemands. Le bourg est solidement défendu. L’attaque simultanée des blindés et de l’infanterie, soutenus par l’artillerie vient à bout, non sans pertes, de la résistance allemande. Vers 16 heures, Louvigny est libéré. Lire...

  • 11
    Sous-groupement MASSU août 44

    11 août 44 - 72 – ANCINNES

    Km= 345 La nuit  (du 10 août) sera calme : les Allemands ignorent que nous n’avons pas fermé l’œil depuis Saint-James. Ils nous permettent un sommeil réparateur. Le 11 août je lance mon sous-groupement, à 7 h 30, vers Cherancé et Rouessé-Fontaine, dans la même formation que la veille. Au carrefour de la route nationale 805, une ferme est tenue par les Allemands qui touchent deux de nos chars moyens. La section Gauffre, de la 5, avec un peloton de chars légers, atteint le carrefour et déborde l’ennemi, installé à Rouessé-Fontaine, par l’ouest. Le gros de la 5, appuyé par la Compagnie d’Accompagnement et deux pelotons de chars, dont le peloton Titeux de chars moyens, enveloppe la résistance par l’est et atteint Ancinette. Vers 16 heures je découple la 6e compagnie qui, avec le peloton Rives, arrive la première sur Ancinnes, détruit trois automitrailleuses allemandes et capture 77 prisonniers. Le nettoyage est terminé à 19 heures. Nous avons perdu un char léger et, au cours d’un engagement assez violent, l’adjudant Pagnoux et le sergent-chef Missoffe de la 6. Frère du ministre François Missoffe, ce dernier s’était engagé à 15 ans en camouflant son âge. Les cuirassiers sont à ma gauche, à Bourg-le-Roi et Champfleur, où le lieutenant Krebbs détruit deux chars lourds de son propre canon. Le général Leclerc marche avec eux. Il aime être ainsi dans l’action, y participer parfois directement. (Jacques MASSU). Lire...

  • 10
    Sur le chemin d’ALENÇON août 44

    10 août 44 - 72 – BOURG-Le-ROI

    Km= 348 Nous sommes le 10 août 1944, le 4e escadron doit attaquer en tête du régiment et rompre les positions allemandes face à nous ; il est environ dix heures au matin, soudain, un paysan arrive en courant et demande à voir le capitaine qui se trouve auprès du char Navarre du lieutenant d’Arcangues, 2e peloton, dont je suis le pilote. Il a passé les lignes et annonce que toute la nuit des chars allemands sont arrivés et ont pris position autour du village de Mézières. Le capitaine le remercie pour son courage et les renseignements qu’il apporte (c’est la 9e Panzer). Peu après, l’ordre est donné au 1er peloton du lieutenant Zagrosdki de passer à l’attaque sur la départementale n° 6 qui relie Ballon à Bonnetable. Subitement, le char du lieutenant a comme un soubresaut et stoppe, il vient de recevoir de plein fouet un 88 au poste de pilotage. Le lieutenant saute du char avec le chargeur et donne des ordres aux autres, mais il est fauché par la mitrailleuse du char allemand. Les deux chars qui suivent sont touchés à leur tour, le quatrième char sera détruit par une bombe d’un Thunderbolt quelques minutes après, pour avoir oublié de changer ses panneaux de signalisation Lire...

  • 11
      août 1944

    11 août 1944 - 72 – CHAMPFLEUR

    Km=344 Pour la journée du 11 les ordres et les objectifs restent inchangés. Le général Leclerc insiste sur la vitesse. Alençon doit être atteinte au plus vite. Afin de donner plus de puissance à l’attaque, les pelotons de Sherman et de tanks destroyers sont mis en tête. En effet les chars légers n’ont pas l’efficacité voulue pour s’opposer aux Marks allemands.Au G.T.D., le sous-groupement Farret parvient assez rapidement à proximité du carrefour de La Hutte que l’ennemi tient en force. Cinq de nos chars sont successivement touchée par des 88. Après un dur combat le carrefour est contourné par l’ouest et enfin occupé. Le soir le sous-groupement s’installe à Fyé. Lire...

  • 12
      août 44

    12 août 44 - 61 – ALENÇON – (Orne)

    Km= 354 Arrivé chez Noiret, le Général réveille tout le monde : Allez ! en avant ! et part sans plus attendre, emmenant avec lui une section d'infanterie et un peloton de chars. Un civil, monté sur la voiture de tête doit les arrêter lorsqu'ils atteindront la dernière place avant le pont. Une fois arrivés là, le Général fait descendre les fantassins et les envoie reconnaître le pont. Celui-ci est libre. Le Général s'y rend en Jeep, descend avec sa canne et s'assied sur le parapet. Il donne quelques ordres aux chars pour la garde des abords du pont, regarde autour de lui : "Bon ça y est ! Guillebon, je m'en vais rentrer au Q. G. pour donner des ordres".  Lire...

  • 13
    Vers ARGENTAN août 44

    13 août 44 - 61 – CHAHAINS – (Orne)

    Km=384 L’atmosphère devient hallucinante. Chaque arbre semble cacher un Boche, chaque haie un char. A travers le feuillage épais, on se sent guetté par des yeux et des canons invisibles. Vilarem avance toujours, avec une prudence de Peau-Rouge. Soudain, sans qu’on sache d’où vient le coup, le Richelieu est touché. Un obus le frappe par le travers, à hauteur du moteur gauche, au moment où il arrivait… au carrefour de Mesnil-Scelleur ! Le moteur prend feu. L’équipage saute à terre. Presque aussitôt le carrefour est arrosé d’obus explosifs et d’un tir de mitrailleuses. En quelques secondes, les deux jeeps Impétueuse et Dédaigneuse prennent feu. Six hommes sont blessés.  Lire...

  • 15
    GT DIO- s\G Rouvillois août 44

    15 août 44 - 61 – VIEUX-PONT (Orne)

    Km= 350 Il a mal au cœur et serre les dents. Mais sa tourelle vient doucement, s’immobilise. En trois coups, le char boche flambe ! C’était une Panther. Le Richelieu est vengé. Des cris de joie montent des fossés et saluent la victoire. Très pâle, Mothe, le vieux marin, se penche alors sur le rebord de la tourelle, comme par-dessus le bastingage d’un bateau, quand il avait le mal de mer ! Un char boche vaut bien ça ! Au bruit de la canonnade, des Sherman1 du 12e cuir ont rallié et prennent la suite des T.D. Le premier qui dépasse le Dunkerque se fait moucher par une pièce antichar… Décidément le coin est malsain, et ce paysage touffu comme une jungle trop dangereux pour les chars. La colonne se replie.  Lire...

  • 12
      août 1944

    12 août 1944 - 61 – SAINT-GERVAIS-du-PERRON

    Vers 14H, comme nous faisions la vaisselle, Mr le Curé revient en bombe nous dire : « Dépêchez-vous. Ils arrivent sur la petite route ». Je me précipite à la ferme et tous, nous courrons à la barrière de Vingt-Hanaps. La colonne arrive doucement dans la poussière, autos, blindés, tanks... 24, a compté Mémée. Les hommes se précipitent, leur serrent les mains, reçoivent des cigarettes. Je reste en arrière, mais voyant que ce sont des Français, je me joins à leur enthousiasme... Une ambulance fait halte 1/2H dans le parc, conduite par 2 femmes avec 2 infirmiers, 2 Françaises, l'une de Saintes et l'autre de Vichy, débarquées en France le 6 août dans la Manche, venant d'Algérie par l'Angleterre. Elles donnent des boites de bonbons aux enfants et encore des cigarettes. Je vais vite chercher mon drapeau français et l'attache à la fenêtre du 1er Avant le passage des Français de l'armée du Général Leclerc, 6 Allemands s'étaient faufilés dans le parc ; je les ai suivis et ils en sont sortis. Tout l'après-midi, les Français passent au Perron, où beaucoup vont les voir. Le soir, Jean va sabler le Champagne chez Druet avec les 2 Papillon et Vanier...

  • 12
      août 44

    12 août 44 - 61 – SÉES (Orne)

    Km= 377 La colonne qui s’est engagée dans la trouée de Sées, rentre dans la ville de Sées, sans qu’un obus ait été tiré sur la ville. Le général arrive à son tour. Il est debout, au centre de la place, devant la vieille cathédrale, s’appuyant sur sa canne. Un état-major où se mêlent les coiffures de toutes les armes, l’entoure. Tandis que les chars traversent la place dans un fracas terrible de chenilles, les cris de la foule, partant des fenêtres, des rues, de la place, montent vers lui. Svelte, élancé, la silhouette jeune et le regard énergique, il sourit à la foule, à la ville libérée, au succès, oubliant pour quelques instants ses responsabilités, puisant dans la chaleur de cet accueil, un réconfort pour les tâches qui l’attendent. Et la foule n’en revient pas, de l’avoir vu d’aussi près, et de l’avoir trouvé si simple ! Mais il est déjà reparti, avant qu’elle soit revenue de son étonnement. Lire...

  • 13
    VERS ARGENTAN Août 1944

    13 Août 1944 - 61 – MORTRÉE

    Km= 388 Le Groupement DIO ( G.T.D.) quitte Alençon vers 09H00, sur CARROUGES – DOUCE – ARGENTAN. Il est précédé par une avant-garde commandée par le Chef d’Escadrons ROUVILLOIS. Composition de l’avant-garde : 1er Escadron, Compagnie GRALL, une section du Génie, 1 peloton de T.D., la Batterie DEMARLES, le 4ème Escadron en soutien. Le reste du 12ème Cuirassiers suit dans le Gros du Groupement Tactique. L’avant-garde progresse, le 1er Escadron en tête – peloton BECKER en pointe. Le char du M.d.L. ESCAITH est atteint par un coup de canon tiré par une auto-mitrailleuse alliée. L’aide conducteur blessé est évacué. Le peloton BECKER reçoit l’ordre de se porter, avec la Compagnie GRALL sur CIRAL, par la I.C.1. Il fait sauter un camion de munitions et fait de nombreux prisonniers, en coopération avec l’Infanterie. Le peloton DELÈGUE est chargé de nettoyer le village de LA BOUCHERIE et de ses alentours immédiats. Il y fait de nombreux prisonniers dont 1 officier, et mitraille le matériel. Le nettoyage est achevé par l’Infanterie. Vers 22H00, le peloton BECKER sera envoyé à la sortie de Carrouges, sur la route d’Argentan, en protection de Carrouges que nous aurons occupé. Lire...

  • 12
    s\G Warrabiot août 44

    12 août 44 - 61 – SAINT-CHRISTOPHE-LE-JAJOLET (Orne)

    Km=391 Nous filons vers Saint-Christophe-le-Jajolet. En tête, le sous-lieutenant Elias et le soldat Mendez tuent 2 Allemands et en capturent une demi-douzaine. L’ennemi est surpris et résiste sporadiquement, sans entraver notre avance. La section Elias capture encore des prisonniers à Saint-Christophe, Un camion et une voiture touriste se rendent à notre Jeep, momentanément isolée ; le chauffeur et moi-même en sommes bien embarrassés. Rapide combat au Vieux-Bourg. Une partie de l’infanterie met pied à terre, l’autre combat sur half-track. Le commandement Delpierre, du 501, est blessé au genou par une balle et s’effondre. Nous le ramassons et l’évacuons. Il est 15 heures.  Lire...

  • 13-22
    Q.G. août

    13-22 août - 61 – FLEURÉ (Orne)

    Km=411 Écouché - Carrouges Q.G. En 3 jours de combat, dont le rythme s’était progressivement précipité pour aboutir à ces ruées sauvages qui zébraient le pays dans les sens les plus inattendus, épaulée à droite par la 5e D.B. américaine, qui avait progressé jusque devant Argentan (qu’elle n’avait cependant pu prendre), la Division s’était avancée comme la mâchoire d’un étau jusqu’à l’Orne, à 30 kilomètres des Anglais qui, du nord, attaquaient Falaise. Lire...

  • 13-20
      août 44

    13-20 août 44 - 61 – Anéantissement

    L'attaque se déclenche le 18 août de part et d'autre de la forêt de Gouffern avec l'appui de toute l'artillerie de la DB et un très important appui aérien. Cependant, le lendemain, l'intervention de la 2e DB sur le terrain se révèle indispensable pour soutenir la 90e division. Vers 9 heures, les deux sous-groupements se mettent en route en direction d'Exmes.

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  • 22
    Vers PARIS août 44

    22 août 44 - 53 – LAVAL (Mayenne)

    Km=222 Le 22, le Général en appelle au groupe d’armées. Sur le terrain des avions de liaison il attend jusqu’à 7 heures du soir le retour du général Bradley, lui-même en conférence avec le général Eisenhower : c’est dix minutes avant l’heure fixée par le pilote pour pouvoir rentrer avant la nuit que les deux généraux ont enfin leur définitif entretien. Deux heures après (il fait presque nuit), le Général rentre au verger de Fleuré, où est déployé son Q. G. Sous les pommiers étonnamment calmes dans le soir, nous attendons son retour. Voici que nous nous portons d’instinct vers la silhouette indécise qui apparaît au bout du champ; avant même que la Jeep soit arrêtée, elle crie ses premiers ordres : « Gribius…, mouvement immédiat sur Paris ! » Lire...

  • 23
    P.C. août 44

    23 août 44 - 78 – RAMBOUILLET (S&O)

    Km= 512 Le 23 août, en début d'après-midi, après avoir parcouru plus de 200 km depuis FLEURÉ,  le général LECLERC installe son État-major à RAMBOUILLET dans le parc du château. RAMBOUILLET devient base opérationnelle pour la libération de la capitale. De Rambouillet, le colonel de LANGLADE, passant entre les deux points d’appui de Trappes-Saint-Cyr et du plateau de Saclay, progressera par Toussus-le-Noble jusqu’à la vallée de la Bièvre, qu’il traversera vers Jouy-en-Josas pour gagner ensuite, par Villacoublay, Clamart et le pont de Sèvres. Le colonel DIO, pour l’instant en réserve, suivra dans le sillage de Billotte tandis que Morel-Deville fera devant Trappes le maximum de volume pour y fixer l’attention.  Lire...

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