MASSY (Essonne)

 

 

MASSY

Km=547 

Jeudi 24 août 1944

 

MASSY, 24 AOÛT 1944

 

Le 24 août au matin, les habitants traumatisés par les bombardements alliés de juin, qui ont fait 60 victimes, sont inquiets de voir des renforts ennemis arriver dans leur ville.

En effet, face à l’avancée de la 2e DB, les Allemands consolident leurs positions. Ils ont camouflé 6 canons de 88, du sud au nord, depuis le carrefour des Quatre-Fourchettes jusqu’au Petit Massy.

Dans l’après-midi, le sous-groupement Warabiot pénètre dans la ville, guidé par un résistant local, M. Madranges.
D’autres résistants, avec des sapeurs pompiers, prennent la Kommandantur au château de Vilmorin.

Les chars légers Lodi et Marengo du 501 e RCC sont transpercés par les canons de 88.
Bilan : un tué, le 2e classe Mohamed Dahou, et 4 blessés graves.

En renfort, le capitaine de Witasse du sous-groupement Putz dépêche le char Eylau qui, guidé par les FFI, détruit les antichars.

Pendant ce temps, la section du lieutenant Carage du RMT subit un déluge de feu aux lisières de Massy.
Sur son flanc, le capitaine Buis du 501 e RCC réussit à s’infiltrer par des petites rues et à détruire un antichar grâce à une action de revers du Sherman Elchingen.

Peu après, Les « Leclerc » par- viennent à sécuriser la ville avec le soutien des FFI.

 

Source: Guide Vert La Voie de la 2e DB

 

 

Images de la libération de Massy – Crédit : Bernard-Robin

 

 

 

 

 

 

 


 

Warabiot, qui avait finalement débordé sur la droite en direction de Morangis, et qui a fait sauter un bouchon solidement implanté à l’orphelinat, débouche à Wissous, face aux batteries de 88 qui aussitôt, opèrent une conversion de 90° et le prennent de face.

Trois chars de la compagnie de Witasse sont touchés et brûlent.

Il est presque midi.
A quelques pas de Putz, bloqué devant le Petit-Massy, Leclerc inspecte le terrain.
Il a coiffé son casque et, debout sur son scout-car, encourage, de sa canne, les tank-destroyers qui montent en ligne.


Arrivent Buis et sa 2e compagnie du 501.
Filez par la gauche, vers Massy. Peut-être pourrez-vous contourner le bouchon.

Buis déboîte, progresse vers l’ouest.
Par les petites rues qui se recoupent à angle droit, il commence à s’infiltrer. Et puis, sur sa gauche, venant du viaduc de la voie ferrée, des tirs d’antichars percutent l’asphalte, juste devant lui. Buis ne perd par de temps à manœuvrer.
Du reste, la manœuvre est impossible. Les Shermans se sont enfilés, à la suite, dans l’unique rue praticable.
Il ne reste qu’à foncer, franchir le carrefour en tirant, et en priant la chance de placer un coup au but.

Le pari réussit. Un antichar, touché de plein fouet par le char Elchingen, explose, dispersant ses servants. Le mur d’acier est crevé. Buis fonce, utilisant toujours les ruelles de Massy. Il franchit la voie ferrée, prend les batteries à revers.
Et là, comme à la parade, ses chars, alignés, hachent les pièces de 75 et de 20 Flak établies, de proche en proche, le long du ballast.

Il rend compte et reçoit l’ordre de poursuivre, en se rabattant au-delà du bouchon que Putz est en train de réduire. Il est une heure de l’après-midi. Leclerc harcèle les commandants des unités de tête :
— Plus vite, plus vite ! Il voit le temps s’écouler, perdu.

Depuis que Billotte a touché la Nationale 20, il y a trois heures, à peine huit kilomètres ont été franchis.
Il en reste deux fois autant avant d’entrer dans Paris.

Extrait de “La 2e DB” – Erwan Bergot – Presses de la Cité – 1980

 

A  L’ASSAUT DE PARIS

Extrait du J.M.O. du G.T.V.
“Campagne de France”

 

Voici déjà dix jours que le G. T. V. moisit ä Ecouché , dont il s’est brillamment emparé le 12 août.
A l’activité fiévreuse des premiers jours a succédé un calme bienfaisant… Les hommes, enfin, peuvent dormir, le matériel peut être entretenu, les pertes réparées… On commence même ä s’ennuyer.
La radio annonce la présence des Américains ä Rambouillet, Vernon et Fontainebleau ; qu’est-ce qu’on fiche ici…

22 août. — Vers 23 heures arrive l’ordre suivant :
« La 2e D. B. se portera vers l’est dans la journée du 23. Départ 7 heures.
Destination du G. T. V. : Villacoublay. — Dispositif de “déplacement administratif “.

La nuit est d’encre.

…/…

Quant à notre mission, elle est fort alléchante, sans doute, mais elle laisse nos stratèges un peu rêveurs ; une ville comme Paris ne se prend pas avec un cirque de véhicules comme celui que nous traînons derrière nous. Et une modeste D. B., ce n’est pas bien gros.
S’il s’agit d’une promenade de santé, c’est parfait. Mais si le Boche est “coriace”, cette petite aventure nous ménage des surprises…

Enfin on verra bien…
D’ailleurs, si on nous donne cet ordre-là, c’est vraisemblablement qu’il semble exécutable à ceux qui sont dans le Secret des Dieux.

Jusqu’à une heure du matin l’E.-M. du G. T. V, phosphore dans une ferme.
Dans les Corps, on se débrouille comme on peut, et finalement au petit jour,  le G. T. V. sera tout de même prêt à marcher dans le dispositif prévu.

COLONNE PUTZ.
Au nord, tête à Bris-sur-Forges.
4e Compagnie de chars légers (moins un peloton). Lieutenant DE GAVARDIE
2e Compagnie de chars moyens (Capitaine DE WITASSE)
9ᵉ Compagnie du III /R.M.T. (Capitaine DRONNE) .
C. A. III /R. M. T. (Capitaine WAGNER)
3e Section du Génie (Adjudant CANCEL).
31e Batterie du XI/64 (Capitaine TOUYERAS).

COLONNE WARABIOT. — Au sud, tète à Bris-sur-Forges.

Une section de chars légers (Lieutenant NANTERRE)
3e Compagnie de chars moyens ( Capitaine BRANET)
11e Compagnie du III/RMT (Capitaine DUPONT)
3e section du Génie (Aspirant DESJARDIN)
32e Batterie du XI/64 (Capitaine BESANCON)

Eléments réservés – En couverture au nord de LIMOURS
Le reste de l’Artillerie et du Génie
La 1ère Compagnie de chars moyens (Capitaine BUIS)
10e Compagnie du III/RMT ( Capitaine SARAZAC)

PC GTV – Derrière la Colonne PUTZ

Dans la nuit, à mesure qu’elles arrivent, les unités prennent leur place sur leur axe et déboîtent de la route.
On essaiera de dormir un peu. Ce n’est pas facile d’ailleurs, car il pleut, et il faut, avant de se reposer, faire les pleins.

24 août – 7 heures : Le Colonel BILLOTTE donne les ordres suivants :

Au Commandant CANTAREL : s’emparer le plus tôt possible du pont de Longjumeau afin d’assurer au G. T. V. un débouché au nord de la rivière de Palaiseau.
Moyens : Escadron d’A. M. (Capitaine LUCIEN) .
Une Section de chars moyens (1ère Compagnie, Sous-Lieutenant GALLEY).
Une Section de la 10/III RMT (Lieutenant CARRAGE) .

Disons tout de suite que cette mission sera remplie magnifiquement : le Commandant CANTAREL part par l’itinéraire indiqué : Bris-sur-Forges, Fontenay, Fretay, Villejust, La Ville-Dieu, Saulx-Le-Chartreux.

A VilleJust a lieu le premier accrochage dans la bruine qui tombe, et sans arrêt jusqu’à Longjumeau, le détachement va réduire des îlots de résistance allemands et détruire des véhicules de tous types. Il arrive a Longjumeau à dix heures, ayant fait 250 prisonniers et sans avoir subi de pertes.

Les deux Sous-Groupements PUTZ et WARABIOT se sont ébranlés entre 7H 30 et 8 heures. Très vite PUTZ atteint Arpajon et met cap au nord.
Il est à Monthléry vers 9 heures.

WARABIOT a pris un peu de retard ou départ, n’ayant pu terminer ses pleins avant le jour.
De plus il se heurte à Arpajon à un champ de mines important qui lui barre l’itinéraire qui lui était fixé par Savigny.

A ce moment, on apprend que CANTAREL est à Longjumeau, que l’avant-garde PUTZ atteindra également vers 11 heures après un petit accrochage à Ballainvillers.
Du coup, WARABIOT n’a plus qu’à suivre dans le sillage de PUTZ.
Un peu avant Longjumeau, il obliquera vers Epinay et prendra sa place à droite de PUTZ sur l’axe
Morangis-Wissous-Rungis-Chevilly La Rue-Villejuif-Gobelins, etc…

Le Colonel BILLOTTE rejoint le Commandant PUTZ à Longjumeau.
Tandis que ce sous-groupement continuera sa progression sur l’axe : Longjumeau-Croix de Berny, appuyé à droite, par le Sous-Groupement WARABIOT.

Il est décidé que le détachement CANTAREL reprendra sa liberté d’action et essaiera de devancer la colonne à Paris par tous les moyens qui lui sembleront bons.
Disons tout de suite, qu’en raison des obstacles qui, à partir de Longjumeau, vont s’accumuler, le Commandant CANTAREL ne pourra pas dépasser l’avant-garde de PUTZ, dans laquelle son détachement, très vite, se fondra.

En effet, à peine l’avant-garde de PUTZ arrive-t’elle en vue des lisières sud d’Antony, qu’elle est vivement prise à partie par des 88 qui la tirent de partout: en tête, de Massy, de Wissous.
A gauche, le 12e Cuirassiers, du G.T.D. qui est à Palaiseau nous couvrira bien un peu.
Par contre, à droite, nous n’avons personne.

Le Sous-Groupement WARABIOT, qui est derrière PUTZ, on s’en souvient, doit d’abord chercher un passage à Epinay , puis se redresser face au nord.
Or, très vite, il est accroché à Savigny, où il réussit tout de même à passer en s’infiltrant entre les îlots boches, et surtout à Morangis où le combat est très dur ( 10 tués et blessés, 2 chars détruits).
Les hommes du Colonel WARABIOT surmontent tous les obstacles et font là plus de 500 prisonniers.

Pendant ce temps, on s’impatiente évidemment du côté de chez PUTZ, qui se sent un peu “en l’air”…
On fait appel à l’air support américain, en vain, en raison des conditions atmosphériques défavorables. Pendant toute la matinée, et même plus tard, lorsque le soleil se lèvera, aucune aide aérienne ne nous sera accordée.

Le Commandant CANTAREL envoie la section CARRAGE (Capitaine SARRAZAC) sur Massy d’où des tirs de 88 prennent de flanc les unités qui combattent à Antony. La section y encaisse un coup dur et perd en peu de temps, du fait des armes anti-chars. nombreuses que les Allemands ont mis en batterie dans cette région, une grande partie de ses véhicules et 15 blessés. Malgré cela, elle s‘accroche avec acharnement et réussit à taire une cinquantaine de prisonniers, à tuer à peu près le même nombre d’Allemands et à détruire en combat rapproché toutes les armes (canons et mitrailleuses) qui lui sont opposées. Grâce au dévouement de quatre civils venus les ramasser sous le feu, la section réussit à évacuer ses blessés. D’ailleurs, la question de la liquidation de l’îlot de Massy est reprise avec des moyens plus importants (2 sections de la compagnie de chars moyens réservés (Capitaine BUIS), 3e section (Adjudant-chef TESSEIRE) de la 10e Compagnie du III /R. M. T.

Ce détachement passe par Champlan et Massy et rejoint l’axe principal au carrefour sud d’Antony après avoir réduit toute opposition adverse.

Voici donc PUTZ tranquille pour sa gauche.
A droite la circulation s’améliore aussi :

Vers 16 heures le Sous-Groupement WARABIOT s’est emparé de Wissous.

Désormais PUTZ va pouvoir reprendre son mouvement en avant.
Il n’aura qu’un court répit:
quand ses éléments avancés arrivent au milieu d’Antony, en vue du carrefour de la Croix-de-Berny, le baroud recommence.

 

 

 

 
 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

EMPLACEMENT de la BORNE

La borne se trouve au carrefour de l’avenue de l’Europe (D 120) et de la rue de Longjumeau.