LIMOURS-en-HUREPOIX (Essonne)

LIMOURS-en-HUREPOIX

Km=277 

Mercredi 23 & Jeudi 24 août 1944

 

 

 

Le 22/08, le détachement de Guillebon envoyé la veille en reconnaissance vers Paris bivouaque près d’Arpajon.
 
Le 23 au matin, ayant reçu la mission de renseigner la division sur l’axe Rambouillet – Versailles, il se dirige vers la vallée de Chevreuse en passant par Fontenay-les-Briis et Limours. En chemin, le brigadier André PIQUET du 4/RMSM est tué par un tireur isolé.
(Les sources divergent sur le lieu de l’attaque. La plupart citent l’entrée de Cernay-la-ville, mais certaines évoquent Bris-sous-Forge).

 
Le 23/08 dans la soirée, après avoir roulé toute la journée depuis la Région d’Argentan, les unités du GTV s’installent sous la pluie autour de Limours, le PC du Groupement est établi à la ferme Chaumette à Chaumusson.
Les quelques heures de repos sont mises à profit pour effectuer le ravitaillement en carburant, réparer les avaries légères et au niveau du PC du Groupement d’exploiter les renseignements fournis par les groupes de la résistance du réseau « Vengeance » sur les positions ennemies observées plus au Nord.

 
Le 24/08 à partir de 7h00, le GTV, articulé en trois sous-groupements (Warabiot, Putz, Cantarel) se met en route vers Arpajon – Longjumeau – Paris.

23 Août 1944 

Le G.T. BILLOTTE reçoit la mission la plus lourde: assurer la remontée par la route de Limours, Palaiseau, Massy et la nationale 20.

Le colonel vient alors établir son état-major le soir du 23 dans la ferme de Chaumusson, prêt pour le grand jour.

Mais Le Commandant Robin, héros de la résistance buressoise, vient à vélo l’informer de l’état des défenses ennemies  lui signalant que ce secteur est très bien défendu.

Selon les renseignements recueillis, le Colonel Billotte donne l’ordre depuis Limours à ses troupes d’abandonner l’axe en direction de Palaiseau et de privilégier l’itinéraire  Malassis – Forges – Briis-sous-Forges – Villejust – Saulx-les-Chartreux, avec comme objectif prioritaire de s’emparer du pont sur l’Yvette à Longjumeau.

 

Une stèle marque l’entrée des troupes à Malassis au lieu précis de leur changement d’itinéraire.
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23 août

Sous l’orage

Le jour tombe, l’orage qui menaçait depuis l’après-midi éclate et déferle.
Nous roulons dans la pluie qui nous cingle, dans la nuit noire, totalement aveugles. Les voitures sont à touche-touche pour ne pas se perdre.
Enfin, arrêt. Nous nous installons pour la nuit, sous la pluie qui dilue et qui fait dégouliner l’épaisse couche de poussière et de crasse gluante de gaz oïl à l’intérieur de nos vêtements, le long de notre peau,
Nous nous démêlons avec difficulté et lenteur d’un extraordinaire entassement de véhicules, dans des champs bourbeux et défoncés.
Je n’arrive pas à retrouver la 3e section, qui a dû suivre une autre colonne.
Aucune inquiétude : elle se débrouillera pour rejoindre demain à l’aube. A la 1ère section, le half-track de Gualda a perdu une chenille et a terminé l’étape en roulant sur ses galets ; une autre voiture est en panne et Moreno soupçonne le chauffeur d’avoir fait tout ce qu’il faut pour arriver à ce résultat,
Impossible de se reposer sous une telle avalanche.

Nous sommes tout à côté de Limours.

Le lendemain, quand je pourrai enfin sortir mes cartes et contrôler l’itinéraire de la veille, je calculerai que, dans cette journée du 23 août, nous avons parcouru d’ Ecouché à Nemours, une étape d’environ 210 kilomètres d’une seule traite. C’est un record pour une division blindée de 4 000 véhicules de tous genres.
Nous repartons à l’aube du 24 août, au complet. Campos nous a retrouvés. La pluie a cessé.

(Raymond DRONNE-Carnets d’un croisé de la France Libre)